Prévention du cancer et activité physique adaptée

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écrit par Mathilde

Un diagnostic de cancer est un événement très difficile à affronter, aussi bien psychologiquement que physiquement. De nombreux spécialistes du traitement des cancers estiment que la moitié des décès par cancer pourraient être évités en adoptant des habitudes et un style de vie plus sains.

L’exercice physique adapté est l’un des points de prévention du cancer les plus avancés pour lutter contre le cancer. Si les avantages d’un programme régulier de remise en forme influent, l’activité physique qui permet notamment la perte de poids, la régulation de la pression artérielle et l’amélioration de l’état psychologique d’une personne permet également de freiner l’apparition de certaines maladies. Plusieurs études ont montré que l’activité physique est liée à une diminution du risque de certains cancers, notamment les cancers du sein et du côlon.

Il n’est jamais trop tard pour commencer un programme de remise en forme, quel que soit votre âge la pratique d’une activité physique adapté régulière sera bénéfique pour votre santé.

Dans le cas de patients déjà diagnostiqués, la pratique d’une activité physique adaptée, recommandée par votre oncologue et compatible avec votre traitement contre le cancer, vous permettra de sortir d’un rôle de patient « passif » ; et contribuera à améliorer non seulement votre bien-être, mais aussi votre état d’esprit.

Voici sept cancers dont la recherche scientifique a montré qu’ils peuvent être freinés par la pratique d’une activité physique.

Le cancer de l’endomètre

Avec plus de 7200 cas de cancers par an en France, le cancer de l’endomètre est le cancer gynécologique le plus fréquent chez la femme. Selon les recherches, les femmes qui pratiquent une activité physique au moins 3h par semaine présenteraient un risque de cancer de l’endomètre inférieur de 34% à celui des femmes qui ne pratique pas d’activité physique.

Les chercheurs ont également constaté que les femmes dont l’indice de masse corporelle (IMC) était inférieur à 25 présentaient un risque réduit de 73 % par rapport aux femmes inactives dont l’IMC était supérieur à 25. Les personnes dont l’IMC est supérieur à 25 sont considérées comme étant en surpoids.

Cancer colorectal

Le cancer colorectal est un cancer qui touche aussi bien les hommes que les femmes. Il représente, en France, la deuxième cause de décès par cancer tous sexes confondus.

Selon une étude publiée par des chercheurs au Royaume-Uni, les personnes ayant adopté un mode de vie sain, notamment en faisant de l’exercice pendant plus de 30 minutes par jour, ont réduit leur risque de cancer colorectal.

Cancer de la prostate

Le cancer de la prostate représente le premier cancer de l’homme en France. Chaque année 50.000 nouveaux cas de cancer de la prostate sont diagnostiqués en France.

Bien que plusieurs études n’aient pas été concluantes, certains résultats suggèrent un lien entre l’activité physique et un risque réduit de cancer agressif de la prostate.

Les hommes qui pratiquent régulièrement une activité physique adaptée présentent un risque plus faible de développer un cancer avancé de la prostate, par rapport à ceux qui ne pratiquent aucune activité physique.

activité physique

Le cancer du sein

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme en France et dans le reste du monde. Bien que le dépistage permette une détection plus précoce, le cancer du sein est responsable de plus de 12.000 décès par an chez la femme. A noter que le cancer du sein peut également être diagnostiqué chez l’homme (1% des cas de cancer du sein en France).

Selon une étude publiée dans la revue Breast Cancer Research, les femmes ayant des antécédents familiaux de cancer du sein ont réduit leur risque d’un quart en pratiquant 20 minutes d’activité physique modérée ou vigoureuse au moins cinq fois par semaine, tout en maintenant un mode de vie sain.

Les femmes ménopausées qui ont abandonné leurs habitudes sédentaires et se sont engagées dans un programme d’exercice d’intensité modérée à vigoureuse ont montré des changements dans les niveaux d’hormones et de protéines compatibles avec un risque réduit de cancer du sein.

Certains résultats suggèrent que le fait de commencer un programme d’exercice pendant l’adolescence peut retarder l’apparition du cancer du sein chez les femmes porteuses d’une mutation dans leurs gènes BRCA (qui sont associés à un risque accru de la maladie), mais cela n’empêche pas la maladie de se développer.

Le cancer du poumon

Le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer en France. Ce cancer est particulièrement agressif puisque seuls 17 % des patients sont encore en vie 5 ans après le diagnostic.

L’exercice physique peut réduire le risque de cancer du poumon chez les fumeurs ou anciens fumeurs. Il est bien entendu conseillé d’arrêter de fumer afin de réduire les chances de développer un cancer du poumon. En effet, le tabagisme est le premier facteur de risque de cancer du poumon en France.

Des chercheurs de l’université du Minnesota ont constaté que les hommes et les femmes qui faisaient beaucoup d’exercice étaient moins susceptibles de développer un cancer du poumon que celles qui en faisaient peu. Par ailleurs les personnes dont l’indice de masse corporelle est faible ou moyen présentent un risque plus faible de développer un cancer du poumon. La pratique d’une activité physique régulière permet de réduire la masse grasse du corps et par conséquent d’abaisser son IMC.

Cancer des ovaires

Le cancer des ovaires touche chaque année en France près de 4 500 femmes. Bien que des études supplémentaires soient nécessaires, certaines données suggèrent l’existence d’un lien entre l’exercice physique et la réduction du risque de cancer épithélial de l’ovaire (cancer qui se développe dans les cellules de la surface de l’ovaire). Selon une étude publiée dans la revue Cancer Causes & Control, les femmes qui pratiquent régulièrement une activité d’intensité élevée présentent un risque réduit de cancer invasif de l’ovaire par rapport aux femmes qui ne pratiquent aucune activité physique. L’objectif de l’activité physique est de faire monter le rythme cardiaque de manière contrôlé. Il est conseillé de commencer un programme d’activité doux puis de progressivement monter l’intensité du programme.

Cancer de l’estomac ou cancer gastrique

Le nombre de cas du cancer de l’estomac a diminué ces dernières année grâce à un dépistage plus précoce et une meilleure prise en charge de ce cancer. Le risque de développer un cancer gastrique serait également réduit par la pratique d’une activité physique régulière chez les personnes à risque.

Les personnes ayant pratiqué une activité physique intense tout au long de leur vie présentaient également un risque réduit de cancer gastrique. Des chercheurs canadiens ont constaté une réduction estimée de 20 à 40 % du risque de cancer de l’estomac chez les personnes qui faisaient un exercice physique intense plus de trois fois par semaine par rapport à celles qui faisaient de l’exercice moins d’une fois par mois.

L’activité physique réduit le risque de développer plusieurs cancers courants. Les recherches montrent que les adultes qui pratiquent une activité physique importante ont moins de risques de développer certains cancers. L’activité physique adaptée contribue non seulement à vous donner une meilleure qualité de vie, mais aussi à améliorer votre condition physique.